L’art de jouer des Personnages de même classe dans les JdR

Chers rôlistes aventureux, avez-vous déjà envisagé de briser les conventions ? Oubliez les groupes équilibrés avec leurs guerriers, magiciens, et voleurs. Imaginez plutôt un groupe où chaque membre partage la même classe ou le même métier. Oui, vous avez bien lu ! Un escadron de mages, une bande de voleurs ou même un groupe de bardes chantants. Absurde ? Peut-être. Amusant ? Absolument !

Les JdR où l'homogénéité de classe brille : la diversité dans l'uniformité

des voleurs dans une ruelle sombre
C'est dans l'obscurité des ruelles que nous, voleurs de l'ombre, trouvons notre force. Chacun de nous possède un talent unique - l'un est un maître de la serrure, un autre un as du déguisement, et moi, je suis l'œil qui voit tout. Ensemble, nous sommes plus que la somme de nos compétences

Jouer des personnages de même classe ou métier ne se limite pas à un simple exercice de style. Plusieurs jeux de rôle ont adopté cette approche, offrant des expériences uniques et captivantes. Voici quelques exemples notables :

  • Pendragon : l’élite chevaleresque
    • Uniformité : Dans Pendragon, tous les joueurs incarnent des chevaliers.
    • Diversité : Ils se distinguent par leur origine sociale, leurs traits de caractère et leurs passions. Un chevalier issu de la noblesse aura une perspective différente de celle d’un chevalier de basse naissance, et leurs passions et ambitions variées créent des dynamiques de groupe fascinantes.
    • “Bien que tous chevaliers, ma quête de gloire diffère de la quête de justice de mon frère d’armes.”

  • Les encagés : unis fasse à l’horreur
    • Uniformité : Dans “Les encagés”, tous les joueurs incarnent des membres de la gendarmerie.
    • Diversité : Chaque gendarme se distingue par son parcours, ses compétences d’enquête, et son approche de la justice. Certains peuvent exceller dans les interrogatoires, tandis que d’autres sont des experts en criminalistique ou en tactiques d’intervention.

    Twilight: 2000 : la fraternité des soldats

    • Uniformité : “Twilight: 2000” plonge les joueurs dans la peau de soldats dans un monde post-apocalyptique.
    • Diversité : Les soldats se différencient par leur spécialisation militaire – infanterie, reconnaissance, génie, etc. – et leur expérience personnelle avant et pendant le conflit. Chacun apporte son savoir-faire unique pour survivre dans un monde déchiré par la guerre.
    • “Oui, nous sommes tous soldats, mais dans ce monde en ruines, mon expertise en survie fait de moi le guide indispensable de cette escouade désespérée.”

  • Nightprowler : l’art délicat du larcin
    • Uniformité : Nightprowler plonge les joueurs dans la peau de voleurs.
    • Diversité : Les personnages se différencient par leurs spécialités : cambrioleur, arnaqueur, assassin. Chacun apporte une compétence unique à la table, créant une synergie nécessaire pour réussir dans le monde souterrain.
    • “Oui, nous sommes tous des voleurs, mais ma dextérité avec les serrures n’a d’égal que la langue de velours de mon complice.”

  • Ars Magica : la confrérie des mages
    • Uniformité : Ars Magica est centré sur un groupe de mages.
    • Diversité : Chaque mage est spécialisé dans différents domaines de la magie, apportant une richesse et une complémentarité aux sortilèges et aux enquêtes mystiques.

  • Milles Christi : les guerriers de la foi
    • Uniformité : Milles Christi met les joueurs dans la peau de templiers.
    • Diversité : Les templiers varient en termes de convictions religieuses, compétences martiales et tactiques. Leur foi commune est le ciment de leur fraternité, mais leurs individualités façonnent leurs missions et interactions.
    • “Nous sommes tous des templiers, mais ma dévotion est forgée dans la contemplation, contrairement à l’ardeur belliqueuse de mon frère.”

    L’idée n’est pas de faire la liste mais on pourrait également citer dans le genre, les nombreuses déclinaisons des mousquetaires (Mousquetaires de l’Ombre, Les lames du cardinal, Honor + Intrigue,…), des jeux sur la piraterie (Capitaine Vaudou, Pavillon noir,…), Watsburg ou on interprète des gardes de ville, L5R ou Sengoku ou tous jouent des samurais…

Gérer des classes antagonistes et créer une synergie de caste dans les jeux de rôle

Oui, je suis un guerrier plus réfléchi que mon frère d'armes impétueux, mais ensemble, notre stratégie et sa force forment une combinaison imbattable.

Dans les jeux de rôle où les joueurs incarnent des personnages de la même classe ou caste, deux défis majeurs se présentent : la gestion des extrêmes au sein du groupe et la création d’une synergie grâce à l’appartenance à une caste commune.

  • Coexistence des extrêmes : Lorsque tous les personnages appartiennent à la même classe, les différences extrêmes de personnalité ou d’approche peuvent devenir plus marquées. Par exemple, dans un groupe de chevaliers, un personnage peut incarner l’idéal de la bravoure tandis qu’un autre pourrait être plus calculateur et prudent. La gestion de ces extrêmes nécessite une diplomatie fine de la part des joueurs et du maître du jeu (MJ) pour éviter que ces divergences ne mènent à des conflits destructeurs au sein du groupe. Le défi est de reconnaître et de respecter ces différences tout en maintenant une cohésion et une direction commune.

  • Synergie de caste : D’un autre côté, l’appartenance à une même classe ou caste crée souvent une synergie naturelle entre les personnages. Dans un groupe de mages ou de templiers, par exemple, les joueurs peuvent se sentir plus enclins à coopérer et à travailler ensemble, partageant un objectif ou une vision commune. Cette synergie peut être un puissant moteur narratif, permettant aux personnages de surmonter des obstacles apparemment insurmontables grâce à leur unité et leur compréhension mutuelle.

  • Équilibrer les extrêmes et la synergie : Le MJ joue un rôle crucial dans cet équilibre. Il doit créer des scénarios qui mettent en valeur tant les différences individuelles que la synergie de groupe, permettant aux joueurs d’explorer les extrêmes de leurs personnages tout en les encourageant à collaborer pour le bien commun. Cela peut se traduire par des missions qui nécessitent des compétences spécifiques de chaque personnage ou des situations où l’esprit de groupe est la clé de la réussite.

L'esprit de corps : le ciment du groupe dans les jeux de rôle

Nous sommes plus que des soldats, nous sommes une famille soudée par le feu du combat et les liens de la loyauté. Nos voix, diverses mais unies, chantent la même chanson de bravoure et d'honneur.

L’un des aspects les plus captivants d’une partie de JdR où les joueurs incarnent des personnages de même classe est l’importance cruciale de l’esprit de corps. Dans ces propositions ludiques, où les différences individuelles sont subtiles mais significatives, c’est l’esprit de groupe qui agit comme un ciment, unifiant les personnages malgré leurs nuances personnelles. Bien que partageant une classe commune, chaque personnage dans un tel groupe a sa propre personnalité et ses propres motivations. L’esprit de corps doit célébrer ces individualités sans perdre de vue l’identité collective qui les unit. Cela crée un équilibre fascinant entre l’expression personnelle et la cohésion de groupe.

  • Solidarité face à l’adversité : Lorsque tous les personnages partagent une identité de classe commune, leur solidarité face aux défis devient un moteur narratif puissant. Que ce soit les chevaliers de “Pendragon” unis par leur code de chevalerie, ou les mages d'”Ars Magica” liés par leur quête de connaissance, cet esprit de corps transforme les défis individuels en quêtes collectives.

  • Dynamique de groupe et résolution de conflits : Dans un groupe homogène, les conflits internes ne sont pas rares, mais c’est justement l’esprit de corps qui offre une voie vers leur résolution. Les personnages peuvent avoir des opinions divergentes, mais leur objectif commun et leur appartenance à une même “famille” les poussent à trouver des compromis et à travailler ensemble.

Diversifier les membres d'un même corps de personnage : une liste de nuances

des mages à un conseil dnd
Nos voies de la magie diffèrent, mais c'est notre soif commune de savoir qui nous rassemble au sein de notre alliance.
  1. L’origine sociale : D’où vient le personnage ? Un noble aura une perspective et des ressources différentes d’un individu issu du peuple. Cette origine influence non seulement les interactions avec les autres personnages mais aussi la manière dont le monde réagit à leur présence.

  2. Les valeurs individuelles : Quels sont les principes et les croyances qui guident le personnage ? Dans des jeux comme L5R ou Pendragon, les traits de caractère définissent les actions et les choix moraux du personnage, allant de la bravoure à la prudence, de l’honnêteté à la ruse.

  3. Les passions : Qu’est-ce qui anime le personnage ? Les passions peuvent varier grandement, allant de l’amour pour une personne ou un lieu à une quête de vengeance ou de gloire. Ces passions peuvent guider les choix et les actions du personnage de manière significative.

  4. Les défauts : Personne n’est parfait, et les défauts des personnages ajoutent une couche de réalisme et de profondeur. Un guerrier peut être incroyablement brave mais également téméraire, ou un mage peut être extrêmement intelligent mais aussi arrogant.

  5. L’ambition : Quels sont les objectifs à long terme du personnage ? L’ambition peut varier de la conquête de terres à l’acquisition de connaissances interdites. Elle peut être un moteur puissant pour l’histoire, poussant le personnage à prendre des risques et à faire des choix difficiles.

  6. Les aspirations futures : Où le personnage se voit-il dans l’avenir ? Ces aspirations peuvent être personnelles, comme fonder une famille, ou grandioses, comme devenir le leader de leur ordre. Les aspirations influencent la manière dont le personnage interagit avec le monde et prend des décisions.

En intégrant ces éléments dans la création de personnage, les joueurs peuvent créer des membres d’un même corps qui sont distincts et ont vocation à raconter l’histoire de la dynamique de groupe. Cela enrichit non seulement l’expérience de jeu pour le joueur individuel, mais aussi pour le groupe dans son ensemble, car cela permet des interactions plus complexes et des histoires plus nuancées.

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